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Présentation des comptes du CSE : obligations et modalités pratiques

Présentation des comptes du CSE : obligations et modalités pratiques

La présentation des comptes du CSE est une obligation légale pour tout Comité social et économique. Cette démarche, encadrée par le Code du commerce et le Code du travail, fait partie des fondamentaux du bon fonctionnement d’un comité. Mais au-delà de l’aspect légal, cette présentation est aussi un moment clé de transparence et de dialogue.

Qui doit présenter les comptes au CSE ?

Le trésorier, responsable des comptes dans un contexte général

La responsabilité de la présentation des comptes incombe au trésorier. Celui-ci est chargé de la comptabilité courante et veille à la régularité des opérations. C’est à lui que revient la mission de gérer la comptabilité du comité et de présenter les comptes de manière claire et compréhensible.

A savoir : le trésorier doit maîtriser les spécificités comptables du comité social et économique et s'assurer du respect des dispositions du Code du Commerce applicables. 

Des variations selon la taille du comité de la société

Selon la taille du comité, d'autres intervenants professionnels peuvent être impliqués dans cette présentation

  • Petits CSE (moins de 153 000 € de ressources) : le trésorier présente seul les comptes, avec une comptabilité dite « ultra-simplifiée » ;
  • Les CSE de taille moyenne (plus de 153 000 € de ressources, sans franchir deux des trois seuils réglementaires) : ici, la loi impose l’intervention d’un expert-comptable. Ce professionnel accompagne le trésorier et garantit la clarté et la fiabilité des comptes. Cette obligation découle de l’article L2315‑76 du Code du travail ;
  • Pour les gros CSE au moins deux des critères suivants dépassés (50 salariés, 1,55 M€ de bilan, 3,1 M€ de ressources) : dans ce cas, les comptes doivent être non seulement établis avec un expert-comptable, mais aussi certifiés par un commissaire aux comptes, qui présentera son rapport lors de la réunion plénière.

A noter : L'employeur, en tant que président du CSE, dispose d'un droit de consultation des comptes mais ne participe pas à leur présentation. Sa position particulière au sein du comité lui confère un rôle d'observateur lors de cette phase.

Focus sur le cadre réglementaire des obligations comptables

Le Code du travail, notamment les articles L2315-64 et suivants, posent les bases du cadre comptable du CSE, complétées par les règlements de l’Autorité des normes comptables (ANC). 

Le règlement n° 2021-05 du 3 septembre 2021 précise les modalités de présentation des comptes et l'organisation de la comptabilité par sections distinctes. Cette approche garantit une cohérence avec les règles comptables applicables aux entreprises tout en tenant compte des spécificités du fonctionnement du comité.

Les modalités de présentation selon la taille du CSE

La comptabilité ultra-simplifiée pour les petits CSE : comment ça fonctionne exactement ?

Les CSE qui disposent de moins de 153 000 € de ressources bénéficient d’un régime comptable allégé. L’objectif est d’éviter de leur imposer des contraintes administratives disproportionnées par rapport à leurs moyens.

Le trésorier doit tenir un livre de comptes CSE retraçant chronologiquement l'ensemble des opérations financières de l'exercice. Ce document distingue bien les dépenses et recettes du budget de fonctionnement (AEP) de celles liées aux activités sociales et culturelles (ASC). Cette séparation permet un suivi précis de l'affectation des ressources.

À cela s’ajoute une synthèse des comptes annuelle. L’idée est que tous les membres du CSE puissent comprendre facilement la situation financière du comitéLa présentation des comptes du CSE est une obligation légale pour tout Comité social et économique. Cette démarche, encadrée par le Code du commerce et le Code du travail, fait partie des fondamentaux du bon fonctionnement d’un comité. Mais au-delà de l’aspect légal, cette présentation est aussi un moment clé de transparence et de dialogue.

Les obligations renforcées des CSE de taille moyenne

Les CSE de taille intermédiaire doivent respecter des règles plus strictes. Ils produisent une comptabilité simplifiée, mais toujours encadrée par les principes comptables de base. Le bilan comptable simplifié : il décrit le patrimoine du CSE en fin d’exercice, en séparant les budgets AEP et ASC.

Voici les exigences que les CSE de taille moyenne doivent respecter :  

  • Un compte de résultat : il retrace l'activité économique de l'exercice en présentant les produits et charges par nature, toujours en distinguant les deux budgets ;

  • Une annexe simplifiée  : elle complète les deux documents précédents en expliquant les méthodes comptables retenues, les éléments hors bilan et les engagements du comité ;

  • Un rapport annuel d’activité : il présente de manière détaillée les actions réalisées, l’usage des fonds, et les perspectives à venir.

Dans ce cas, l’intervention d’un expert-comptable est obligatoire. Il accompagne le trésorier, aide à la présentation des comptes, et apporte un regard externe pour sécuriser les décisions du comité.

La comptabilité d'engagement pour les gros CSE : quelles sont ses particularités ?

Les CSE les plus importants par leur taille doivent tenir une comptabilité d’engagement complète, équivalente à celle des entreprises.

Ils doivent produire un bilan comptable complet présentant de manière exhaustive la situation patrimoniale du CSE. Chaque poste fait l'objet d'une valorisation précise selon les principes comptables généralement admis (toujours en séparant AEP et ASC).

Voici leurs obligations comptables : 

  • Un compte de résultat détaillé, conforme à la nomenclature comptable ;

  • Une annexe aux comptes, répondant aux exigences du règlement de l’ANC, avec des précisions sur les ressources perçues, les clés de répartition entre sections, les transactions significatives et les engagements hors bilan ;

  • Mettre en place une commission des marchés, composée de membres titulaires du CSE, chargée de sélectionner les prestataires et fournisseurs du comité. Cette commission est tenue de rédiger un rapport annuel d’activité, à joindre en annexe au rapport de gestion du CSE.

L'intervention d'un expert-comptable et d’un commissaire aux comptes est obligatoire. Elle apporte une garantie supplémentaire sur la sincérité et la régularité des comptes.

Quelles sont les conséquences d'une présentation défaillante ?

Les conséquences d'une mauvaise présentation des comptes peuvent être lourdes pour le CSE et ses membres. Ces conséquences s'articulent autour de plusieurs registres : réglementaire, fonctionnel et relationnel, chacun pouvant impacter durablement le comité.

Quelles sont les sanctions réglementaires encourues ?

Sur le plan réglementaire, le non-respect des obligations comptables du CSE expose le comité à des sanctions. Les contrôles de l'Urssaf peuvent révéler des insuffisances dans la tenue des comptes ou la présentation des documents. Ces contrôles peuvent déboucher sur des redressements financiers, particulièrement coûteux pour des structures aux ressources limitées. Les sanctions administratives peuvent également affecter les avantages fiscaux dont bénéficie le CSE.

Quelle responsabilité personnelle pèse sur les élus ?

La responsabilité personnelle des élus peut être engagée en cas de fautes graves dans la gestion ou la présentation des comptes, négligence, détournement de fonds, ou pratiques fautives susceptibles de causer un préjudice Cette responsabilité dépend de la gravité des manquements constatés. Le trésorier, particulièrement exposé, doit veiller à la régularité de ses pratiques et s'entourer de conseils professionnels adaptés.

Quel impact ont les observations d'audit externe ?

L'audit externe, lorsqu'il est obligatoire, peut révéler des dysfonctionnements dans l'organisation comptable ou la présentation des documents. Les observations du commissaire aux comptes affectent la crédibilité du comité et peuvent nécessiter des mesures correctives coûteuses. Ces révélations impactent également les relations avec l'entreprise et les organismes de contrôle.

Comment une présentation défaillante perturbe-t-elle le fonctionnement du CSE ?

Sur le plan fonctionnel, une présentation défaillante perturbe le fonctionnement du CSE et compromet l'efficacité de ses missions. Les élus perdent confiance dans les documents présentés et remettent en question les décisions prises.Cette situation génère facilement des tensions internes qui parasitent les débats et ralentissent les processus décisionnels.

Quelles conséquences sur le dialogue social et la relation aux salariés ?

L'impact sur le dialogue social peut être considérable. La perte de crédibilité du CSE affaiblit sa position dans les négociations avec l'entreprise et réduit son influence sur les conditions de travail. Les salariés peuvent également perdre confiance dans leurs représentants et s'éloigner des activités proposées.

Quel est l'impact financier direct d'une présentation défaillante ?

Les conséquences financières directes comprennent les coûts de régularisation, les pénalités éventuelles et les frais de conseils supplémentaires. Ces dépenses imprévues grèvent le budget et réduisent les moyens disponibles. L'impact sur la trésorerie peut être durable et contraindre les orientations futures du comité.

À lire ensuite : CSE : comment présenter et faire approuver vos comptes en séance plénière

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Leeto, Solution CSE