CSE : comment améliorer le pouvoir d’achat des salariés en période d'inflation ?
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Face à l'inflation, le pouvoir d'achat s'impose comme la préoccupation majeure des salariés et de leurs représentants. Une étude menée en janvier 2025 par Ifop* est sans appel : 83 % des salariés et 91 % des représentants du personnel placent cette question en tête de leurs priorités.
Dans ce contexte tendu, les CSE disposent de différents leviers pour soutenir efficacement les collaborateurs et renforcer leur salaire via des avantages complémentaires. Alors que la rémunération reste le premier facteur de fidélisation pour 97 % des salariés, les actions du CSE sont également un maillon essentiel pour préserver le niveau de vie des employés du secteur privé comme public.
Selon les derniers indices publiés par l'INSEE, l'inflation continue d'éroder le pouvoir d'achat des ménages français. Malgré un ralentissement relatif par rapport aux pics observés en 2022-2023, elle reste un facteur de tension budgétaire pour de nombreux salariés. Les augmentations des prix de l'énergie, de l'alimentation et des services essentiels pèsent lourdement sur le coût de la vie quotidienne.
Face à cette situation, les salariés du secteur privé comme de la fonction publique attendent des augmentations de salaire significatives.
L'étude Ifop de janvier 2025 révèle qu'ils souhaiteraient en moyenne une augmentation de 14 % pour 2025. En comparaison, l'enquête Salary Budget Planning de WTW présente une hausse médiane des salaires de 3,5 % en 2025, légèrement inférieure à celle de 2024 (3,8 %). Cette disparité illustre parfaitement le décalage entre les attentes et la réalité du marché du travail.
Les organisations syndicales réclament une indexation des salaires sur l'inflation, rappelant le principe de l'échelle mobile des salaires qui existait avant 1983. Elle consistait en une indexation automatique des salaires sur les prix à la consommation pour garantir le pouvoir d'achat des travailleurs.
Sans aller jusqu'à l'indexation automatique, les CSE peuvent contribuer à atténuer les effets de la hausse des prix.
Les principaux postes de dépenses qui impactent le budget des salariés concernent les besoins essentiels de la vie quotidienne : l'alimentation (citée par 72 % des répondants), le logement (68 %), les transports (65 %), la santé (54 %), ainsi que les loisirs et la culture (39 %).
C'est précisément sur ces domaines que les CSE peuvent agir efficacement pour apporter un soutien aux salariés.
Le budget des activités sociales et culturelles constitue le principal levier d'action des CSE pour améliorer le pouvoir d'achat des salariés. Ce budget, souvent calculé en pourcentage de la masse salariale, permet de financer diverses prestations qui viennent compléter le salaire net des employés.
Selon l'article L. 2312-78 du Code du travail, “Le comité social et économique assure, contrôle ou participe à la gestion de toutes les activités sociales et culturelles établies dans l'entreprise prioritairement au bénéfice des salariés, de leur famille et des stagiaires.”
Plusieurs options s'offrent aux élus pour maximiser l'effet de leurs actions sur le pouvoir d'achat.
Les chèques-cadeaux et cartes cadeaux sont l'un des avantages les plus populaires proposés par les CSE. Ils permettent d'offrir un complément de pouvoir d'achat non négligeable aux salariés, tout en bénéficiant d'un régime fiscal et social avantageux.
L'URSSAF définit un cadre précis pour ces avantages : ces cadeaux sont exonérés de cotisations sociales dans la limite de 5 % du plafond mensuel de la Sécurité sociale par événement et par année civile (soit 196 € en 2025 selon les prévisions d'évolution du PMSS). Leur attribution doit être liée à un événement précis (Noël, naissance, mariage, rentrée scolaire, etc.) pour bénéficier de cette exonération.
D'après l'étude Ifop 2025, 78 % des salariés placent les chèques-cadeaux parmi leurs trois avantages préférés, ce qui en fait l'une des solutions les plus plébiscitées.
Le CSE peut proposer des subventions pour les activités sportives et culturelles, les loisirs ou les vacances. Ces aides financières permettent aux salariés d'accéder à des activités qu'ils auraient peut-être dû sacrifier en raison des contraintes budgétaires.
Les subventions peuvent concerner les abonnements à des salles de sport, les billets de cinéma ou de théâtre, les entrées dans des parcs d'attractions, des cours et formations personnelles ou des billets de train. En prenant en charge une partie de ces dépenses, le CSE permet aux salariés de maintenir des activités essentielles à leur bien-être, sans grever leur budget.
Leeto, par exemple, permet de verser les subventions sous forme de cagnottes numériques. Elles sont utilisables pour financer des séjours, transports, repas, et activités culturelles.
La mobilité représente un poste de dépense important pour de nombreux salariés. Selon l'étude Ifop 2025, 65 % des salariés considèrent les frais de transport comme un poste budgétaire particulièrement contraignant. Le CSE peut mettre en place différentes mesures pour alléger cette charge.
En complément de la prise en charge employeur des frais de transport prévue par la loi, le CSE peut proposer un supplément pour encourager la mobilité durable. Par exemple, certains CSE proposent un financement partiel pour l'achat de vélos ou une indemnité kilométrique supplémentaire pour le covoiturage.
Ces initiatives prennent tout leur sens quand on sait que le temps de transport moyen domicile-travail ne cesse d'augmenter, atteignant désormais 1h12 par jour pour de nombreux salariés selon les dernières données Ifop, impactant directement leur qualité de vie et leur budget.
L'alimentation est un poste de dépense majeur et incompressible pour les ménages. Il s'agit du premier poste budgétaire source de préoccupation pour 72 % des salariés. Le CSE dispose de plusieurs leviers pour alléger cette charge.
Il est possible de compléter la participation de l'employeur aux titres restaurant, augmentant ainsi leur valeur faciale sans coût supplémentaire pour le salarié. Cette mesure est particulièrement appréciée car elle améliore le pouvoir d'achat quotidien tout en étant partiellement exonérée de cotisations grâce au forfait social réduit.
Des accords avec des supermarchés ou des producteurs locaux peuvent également permettre aux salariés de bénéficier de réductions sur leurs courses. Certains CSE organisent des distributions de paniers de fruits et légumes à prix réduits, favorisant à la fois le pouvoir d'achat et une alimentation saine.
Les vacances sont souvent la première variable d'ajustement des budgets contraints. Pourtant, elles sont essentielles à l'équilibre personnel et au repos des salariés. Le CSE peut les soutenir via les chèques-vacances, des voyages et séjours organisés.
En 2025, 52 % des Français ont déclaré renoncer partiellement ou totalement aux vacances pour des raisons financières, contre 40 % en 2024. Ces aides prennent donc une importance particulière pour permettre aux salariés de profiter de temps de repos bien mérité.
La prime de partage de la valeur (PPV), qui a remplacé la "prime exceptionnelle" de pouvoir d'achat, est une opportunité intéressante pour augmenter ponctuellement le pouvoir d'achat des salariés. Sa mise en place se fait par l'employeur via une décision unilatérale ou un accord collectif. Véritable catalyseur, le CSE peut informer et encourager la direction à déployer ce levier en faveur du pouvoir d’achat.
Cette prime peut atteindre 3 000 € par an et par salarié (6 000 € si l'entreprise a mis en place un accord d'intéressement). Elle est exonérée de cotisations sociales et peut être exonérée d'impôt sur le revenu sous certaines conditions (entreprises de moins de 50 salariés, salariés gagnant moins de 3 fois le salaire minimum de croissance).
Pour être versée aux salariés, cette prime doit faire l'objet d'une décision unilatérale de l'employeur ou d'un accord d'entreprise. Le CSE peut suggérer à la direction de la mettre en place et d'en augmenter le niveau, particulièrement dans les périodes où l'inflation érode fortement le pouvoir d'achat.
67 % des salariés qui ont reçu une PPV indiquent qu'elle a eu un impact significatif sur leur pouvoir d'achat, ce qui confirme son efficacité.
L’épargne salariale s’impose comme un outil efficace pour soutenir le pouvoir d’achat dans la durée. Le CSE peut encourager la mise en place ou l'optimisation de ces dispositifs comme l'intéressement, la participation, le Plan d'Épargne Entreprise (PEE) ou encore le Plan d'Épargne Retraite (PER).
Un des avantages méconnus est la possibilité pour l'employeur de verser un abondement complémentaire, particulièrement intéressant car il n'est pas soumis aux mêmes charges que le salaire brut classique. Cet abondement peut représenter jusqu'à 300 % des versements du salarié dans certaines limites légales.
Les élus du CSE peuvent ainsi participer à la diffusion de ces dispositifs en organisant des sessions d'information sur les avantages fiscaux et sociaux de l'épargne salariale, permettant aux employés de mieux comprendre comment optimiser leur rémunération globale.
L'étude Ifop 2025 montre que seulement 41 % des salariés comprennent parfaitement le fonctionnement de ces dispositifs, ce qui souligne l'importance du rôle pédagogique que peut jouer le CSE.
Certains salariés peuvent traverser des périodes difficiles nécessitant un soutien particulier. Le CSE peut mettre en place un fonds de solidarité pour venir en aide aux salariés confrontés à des difficultés financières imprévues. Pour faire face à des dépenses importantes (déménagement, réparation automobile, etc.), le CSE peut proposer des prêts sans intérêts.
Ces dispositifs constituent un filet de sécurité précieux pour éviter que des difficultés passagères ne se transforment en problèmes durables, particulièrement dans un contexte où les demandes d'emploi ne cessent d'augmenter dans certains secteurs en difficulté.
En janvier 2025, 28 % des salariés ont dû faire face à une dépense imprévue supérieure à 1 000 € au cours des 12 derniers mois, et 61 % d'entre eux ont eu des difficultés à y faire face.
Pour maximiser l'efficacité des actions du CSE, il est essentiel de bien comprendre les besoins des salariés. Des enquêtes et des sondages permettent d'interroger régulièrement les salariés sur leurs attentes et leurs difficultés. L'analyse des données sociales peut aider à identifier les populations les plus vulnérables.
Cette approche fondée sur les données garantit que les ressources limitées du CSE sont allouées là où elles sont le plus nécessaires, en fonction du niveau de rémunération et des situations personnelles variées.
Effectivement, les attentes des salariés varient significativement selon leur âge, leur situation familiale et leur lieu de résidence, ce qui souligne l'importance d'une approche différenciée.
Les meilleures aides ne servent à rien si les salariés n'en connaissent pas l'existence ou ne savent pas comment en bénéficier !
Une communication efficace permet que les dispositifs mis en place bénéficient au plus grand nombre, y compris aux salariés les moins informés ou travaillant à temps plein sur des horaires décalés.
L'étude Ifop 2025 montre que 37 % des salariés ne connaissent pas l'ensemble des aides proposées par leur CSE, ce qui souligne l'importance d'une communication régulière et multicanale.
Chez Leeto, nous ne vous laissons pas seuls face à ces enjeux. Vous souhaitez en savoir plus sur nos solutions pour aider votre CSE à soutenir le pouvoir d'achat de vos salariés ? Contactez-nous pour découvrir comment Leeto peut vous accompagner dans cette mission.
* Etude publiée par l'Ifop en janvier 2025 : https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2025/01/120830-Presentation-Quanti-Pour-presentation-JF-Janvier-2025.pdf